La « Macchia Vecchia » (âge env. 200 millions d’années ; début du Jurassique) est une roche calcaire qui a été fragmentée à plusieurs reprises et s’est reformée en incluant de la boue, des blocs de roches et des veines minéralisées. Elle témoigne de l’éclatement du supercontinent Pangée. Au début du Jurassique, de nombreux séismes ont fait exploser la Pangée séparant ainsi violemment l’Eurasie et l’Afrique. Un océan est apparu entre les deux continents ; il a été refermé avec la formation des Alpes. Aujourd’hui encore, la brèche est extraite à Arzo dans le Mendrisiotto.

Il ne s’agit pas d’une véritable roche, mais d’une création humaine de grande qualité : grâce à des mortiers colorés coûteux, on essaie d’imiter à s’y méprendre la brèche « Macchia Vecchia » en en reproduisant les marbrures. Un grand art qui était déjà pratiqué dans l’Antiquité. Il suffit de toquer contre le stuc pour se rendre compte que ce n’est pas une vraie roche.

Le marbre de Saillon, en Valais, est l’un des deux marbres suisses véritables, avec le marbre «Cristallina» du Tessin. Il s’est créé lors de la formation des Alpes, à partir de calcaires de la période crétacée (il y a env. 120 millions d’années) qui ont été laminés et recristallisés dans la nappe de Morcles sous l’effet de la pression et des températures induites par l’apparition d’un pli. Les belles veinures en chlorite vert ont rendu ce marbre si célèbre lors de l’Exposition universelle de Paris en 1878 qu’il était la roche la plus chère à l’exportation (en particulier aux États-Unis).

Le «marbre» de Grindelwald est en fait une roche calcaire qui, à la période crétacée (il y a environ 120 millions d’années), s’est sédimentée dans une mer tropicale. Il y a environ 40 millions d’années, il a émergé à la surface de la Terre lors de l’apparition des Alpes, où il a été teinté de rouge par la formation de sols, sous un climat tropical. Il a ensuite été intégré au processus de formation des Alpes et s’est à nouveau déformé. Exploité depuis le XVIIIe siècle au-dessus de Grindelwald, la carrière a été recouverte par le glacier inférieur de Grindelwald à la fin du XVIIIe siècle, pendant le Petit Âge glaciaire. Juste à temps pour la construction du Palais fédéral, le glacier s’est retiré à cause du réchauffement climatique et a mis au jour la carrière, de sorte que les grands portails ont pu être taillés dans cette pierre.

Le calcaire jaune riche en fossiles qui est encore extrait dans différentes carrières près de Soleure s’est sédimenté dans une mer tropicale peu profonde à la période jurassique, il y a environ 150 millions d’années. Des mollusques fossiles de 10 centimètres (nérinées) et d’autres invertébrés à coquille calcaire vivaient au fond de cette mer. Après leur mort, leur coquille s’est déposée dans la boue marine et y a été préservée lorsque la boue s’est durcie pour se transformer en calcaire.

Le calcaire de Merligen est un sédiment marin qui s’est formé à l’Éocène (il y a env.40 millions d’années) à partir de boue marine contenant des algues rouges typiques, visibles du fait de leur teinte claire. Les petites taches sombres sont les coquilles calcaires des nummulites, des êtres unicellulaires ressemblant à des pièces de monnaie. Les roches calcaires qui proviennent de Merligen, au bord du lac de Thoune, ont souvent été utilisées en ville de Berne comme pierres de soubassement. En effet, avant la construction du chemin de fer, elles pouvaient être transportées de manière durable et efficace par bateau sur le lac de Thoune, puis sur l’Aar jusqu’au Marzili. Comme le calcaire de Saint-Triphon, ces pierres ont été recyclées en éléments polis et utilisées pour orner le Palais fédéral.

Ce calcaire à grain fin originaire de Saint-Triphon dans le canton de Vaud s’est sédimenté dans la mer pendant la période du Trias (il y a env. 250 millions d’années). Les fines lignes ondulées noires sont constituées par des résidus de la dissolution sous pression du calcaire (stylolithe) lors de l’enfouissement des couches, puis lors de la formation des Alpes. Comme le calcaire de Merligen, cette pierre a été beaucoup utilisée pour les soubassements à Berne, y compris pour l’ancien Hôpital de l’Île alors tout proche. Lors de sa démolition, les pierres du soubassement ont été polies et réutilisées dans le Palais fédéral. Utilisée comme soubassement, la pierre est encore claire, elle devient toutefois presque noire sous l’effet du polissage. Dans sa forme brute, cette pierre a été utilisée, comme le calcaire de Soleure, pour le soubassement du Palais fédéral. Ensemble, elles forment le socle bilingue du bâtiment.

Ce calcaire à grain fin originaire de Saint-Triphon dans le canton de Vaud s’est sédimenté dans la mer pendant la période du Trias (il y a env. 250 millions d’années). Les fines lignes ondulées noires sont constituées par des résidus de la dissolution sous pression du calcaire (stylolithe) lors de l’enfouissement des couches, puis lors de la formation des Alpes. Comme le calcaire de Merligen, cette pierre a été beaucoup utilisée pour les soubassements à Berne, y compris pour l’ancien Hôpital de l’Île alors tout proche. Lors de sa démolition, les pierres du soubassement ont été polies et réutilisées dans le Palais fédéral. Utilisée comme soubassement, la pierre est encore claire, elle devient toutefois presque noire sous l’effet du polissage. Dans sa forme brute, cette pierre a été utilisée, comme le calcaire de Soleure, pour le soubassement du Palais fédéral. Ensemble, elles forment le socle bilingue du bâtiment.

L’escalier qui monte en colimaçon dans le hall de la coupole est fait en gneiss cristallin du Tessin, qui était extrait dans la Léventine, près de Biasca et dans le Val Verzasca. Le chemin de fer du Gothard, inauguré en 1882, a permis le transport du gneiss au nord des Alpes. Cette roche résulte de pressions et de températures élevées dans les profondeurs de la Terre. Lors de la formation des Alpes, les matières minérales ont été déplacées sous l’effet des mouvements, de manière à former des couches.

La ville de Berne doit sa couleur verte à la molasse locale. Cette pierre provient de diverses carrières situées près de Berne. Elle provient de la molasse marine supérieure qui s’est formée il y a environ 20 millions d’années dans une mer peu profonde. La molasse se compose de particules qui ont été transportées par les fleuves du sud, où les Alpes se formaient, vers le nord. Tout comme le calcaire de Merligen utilisé comme pierre de soubassement, la molasse de Berne représente un produit local nécessitant des trajets courts, ce qui était important avant l’apparition du chemin de fer et du transport motorisé.

Le sol devant le groupe du Grütli est entre autres constitué de Rouge Jaspé, un calcaire bréchique qui s’est sédimenté vers la fin de l’époque jurassique (il y a env. 150 millions d’années) et a été extrait dans la vallée inférieure du Rhône. Outre les veines de calcite blanche qui sont apparues plus tard sous l’effet de la formation des Alpes, les grands coraux fossiles, en particulier, attirent l’attention (des excroissances rondes et claires de plusieurs centimètres de diamètre). Ils indiquent que le territoire de ce qui allait devenir la Suisse se situait alors sous des latitudes tropicales. Les mouvements tectoniques ont ensuite repoussé la plaque européenne vers le nord, sous les latitudes tempérées, où les coraux ne peuvent plus prospérer aujourd’hui.

Le sol devant le groupe du Grütli est entre autres constitué de Rouge Jaspé, un calcaire bréchique qui s’est sédimenté vers la fin de l’époque jurassique (il y a env. 150 millions d’années) et a été extrait dans la vallée inférieure du Rhône. Outre les veines de calcite blanche qui sont apparues plus tard sous l’effet de la formation des Alpes, les grands coraux fossiles, en particulier, attirent l’attention (des excroissances rondes et claires de plusieurs centimètres de diamètre). Ils indiquent que le territoire de ce qui allait devenir la Suisse se situait alors sous des latitudes tropicales. Les mouvements tectoniques ont ensuite repoussé la plaque européenne vers le nord, sous les latitudes tempérées, où les coraux ne peuvent plus prospérer aujourd’hui.

Il était prévu que le Palais fédéral soit une vitrine pour les plus belles roches de Suisse, projet qui a été brillamment mené à bien. Cependant, il n’a pas été possible de renoncer complètement aux pierres étrangères. Ainsi, aucune pierre suisse ne s’est avérée appropriée pour la statue des Trois Confédérés. Pesant 24 t, cette statue a été érigée en 1914, soit plus de 10 ans après l’inauguration du bâtiment. Les Trois Confédérés viennent en effet d’Italie, où ils ont été taillés dans du calcaire de la région de Brescia datant du début de la période jurassique (il y a env. 200 millions d’années). Ils sont entrés en Suisse par le sud et témoignent d’une Suisse moderne, ouverte sur le monde.

Le béton de construction est une pierre produite artificiellement à partir d’un mélange de ciment, d’eau et de granulats (sable et gravier). Dans son état pâteux initial, il peut être façonné à volonté, avant de durcir et d’acquérir sa haute résistance à la compression. Le liant principal, le ciment, est avant tout constitué de calcaire et de marne, des matériaux dont la Suisse regorge et qui peuvent être extraits localement. Les roches utilisées dans la fabrication du béton sont autochtones : il est ainsi non seulement l’un des matériaux de construction les plus importants de notre époque, mais il est également estampillé – à juste titre – « Made in Switzerland ».